EXPOSITION :
PORTRAITS D’AGRICULTEURS, PORTRAIT D’UN TERRITOIRE
A l’occasion des 135 ans de la coopérative, la SCAEL à proposé une exposition itinérante de photographies « Portraits d’agriculteurs, Portrait d’un Territoire ». Ce concept original est conçu par la coopérative à été exposé dans 7 communes euréliennes et limitrophes entre septembre 2021 et juin 2022.
L’Histoire…
Ils travaillent la terre depuis toujours. Piliers des campagnes, ils étaient jadis connus de tous et apportaient des ressources de vie à chacun.
Aujourd’hui, ils sont toujours aussi indispensables. Et à l’image du monde autour d’eux, ils ont changé.
Aujourd’hui, ce sont aussi des femmes. Des jeunes. Des innovateurs. A l’orée des villes et des villages, ils cultivent, élèvent, transforment. Et continuent de nous nourrir.
A travers l’exposition de photographies « Portraits d’agriculteurs, Portrait d’un Territoire », la SCAEL, actrice majeure de la région eurélienne, vous propose de reconnecter habitants et exploitants.
En amenant, sous une forme contemporaine, les agriculteurs et les agricultrices au cœur des villes et villages, la SCAEL souhaite mettre en valeur leur diversité, leur savoir-faire, leur engagement et le rôle essentiel, aujourd’hui parfois méconnu, qu’ils occupent au sein des agglomérations.
La coopérative souhaite que l’activité agricole, qui représente 77 % du territoire eurélien, soit présentée comme ce qu’elle est : dynamique, audacieuse, entreprenante.
Une scénographie originale…
L’exposition des portraits réalisés par le photographe William Dupuy s’articule en une vingtaine de clichés sur bâche tendu dans des structures cubiques de 2 mètres par 2 mètres.
Le photographe…
William Dupuy est photographe, son travail est proche du style documentaire, donne à voir une société bien ancrée dans le réel.
Profondément attaché à l’humain, le photographe William Dupuy souhaite montrer une société ancrée dans le réel. Passionné par le continent africain, il y poursuit des projets au long cours, parmi lesquels les enfants-soldats en République démocratique du Congo. Pour ces portraits d’agriculteurs, il a souhaité replacer des femmes et des hommes au centre d’un territoire. En prenant le parti de la photo posée, il souhaite nous transmettre un instant suspendu et nous invite à prendre le temps : celui de regarder ce qui, d’habitude, défile à toute vitesse sous nos yeux. Photojournaliste et portraitiste, il travaille régulièrement pour la presse nationale et internationale.
Découvrez, ou redécouvrez cette exposition
et ces agricultrices et agriculteurs…
« Tous, nous gardons en mémoire des images, des visage, des regards que nous croisons au fil du temps, jour après jour certains s’isolent, d’autres deviennent emblématique d’un endroit, d’un moment, d’un instant de notre vie.
Cela fait 135 ans que notre coopérative SCAEL accompagne les femmes et les hommes, éleveurs, cultivateurs, agriculteurs de ce territoire. Ce territoire que nous partageons tous, ils le façonnent au fil des générations et ils le façonneront encore demain.
Il me semblait important que notre coopérative leur rende hommage.
Important qu’au travers de ces pages, vous puissiez croiser ceux qui sont vos voisins, vos amis, ceux dont le regard disparait trop souvent derrière les vitres du tracteur.
Cette série de portraits nous la devons au Photographe-Reporter William Dupuy, il a su en quelques clichés, capter combien les agricultrices et les agriculteurs de ce territoire sont fiers de leur travail, engagés, sereins, et surtout combien les plus jeunes, confiants en l’avenir, ont les deux pieds ancrés dans le sol.Il est bien souvent dit que les yeux sont le plus court chemin vers l’âme, vers le cœur, alors laissez-vous porter par le regard du photographe, entrez au cœur de notre agriculture, de notre territoire et découvrez l’âme de ceux qui le font vivre. »
Éric BRAULT, Président de la Coopérative SCAEL
Eric Brault a grandi dans la ferme familiale à Boncé. Se promener sur les parcelles, participer aux travaux des champs ont été les occupations favorites de sa jeunesse. Après ses années lycées, passionné par les sciences et la nature, il a suivi une formation en biochimie à Orléans. A l’âge de 20 ans, il a accepté sans hésiter la proposition de son grand-père maternel : reprendre, avec sa tante, l’exploitation agricole située sur le hameau de Bougeatre, entre Dangeau et Yèvres.
Aujourd’hui, Eric Brault gère seul cette exploitation dédiée en grande partie à la culture de blé, orge et colza. Son sens de l’observation et son appétence pour la technique l’a amené à consacrer un tiers des terres à la culture de semences potagères : carottes, pois potager, trèfles à graines… destinées en totalité au semencier Lecureur. Dans cette production, il aime la rigueur et le suivi précis qu’elle exige.
Depuis le début de son activité, il partage le matériel agricole avec son frère qui, lui, a repris l’exploitation des parents à Boncé. C’est certainement cette mutualisation du travail qui a permis à Eric Brault de s’investir, depuis plus de 20 ans, dans la coopérative agricole de son territoire, la SCAEL. D’abord responsable de section au silo de Dangeau, il a été administrateur stagiaire avant d’entrer au conseil d’administration. Depuis 2005, il est membre du bureau. En 2018, il a été élu président de la coopérative. Eric Brault aime partager, mettre son énergie au service des autres pour trouver des solutions. Fondamentalement attaché aux valeurs de proximité et de confiance de la SCAEL, il place le collectif comme moteur de toute action. C’est dans cette dynamique de travail constructif qu’Eric Brault a choisi aussi de participer à un groupe de développement à la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir.
Si Denis Ruelle est certain d’une chose, c’est d’avoir toujours voulu être agriculteur. D’aussi loin qu’il se souvienne, il n’a jamais souhaité autre chose. C’est pourquoi, en 1990, dès la fin de ses années collège, il s’oriente dans la filière agricole. Un brevet professionnel, puis un brevet technicien agricole et enfin un BTS analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole en poche, il multiplie les expériences professionnelles en dehors de l’exploitation familiale.
Pendant une dizaine d’années, il va travailler dans des exploitations voisines et dans les Landes, pour s’exercer à la polyculture céréalière et à l’élevage. Il va se confronter à d’autres pratiques et, surtout, échanger et partager. Aujourd’hui encore, il mesure l’apport de cette diversité de méthodes dans son travail quotidien : il a gagné en autonomie, en confiance en soi et en sa capacité à prendre des décisions.
En 2009, il a repris l’exploitation familiale ainsi que des parcelles appartenant à son oncle. Il se concentre sur la culture de blé, d’orge et colza. Avec sa compagne Nadine, il a investi les bâtiments historiques du corps de ferme qui avait été inhabité depuis une vingtaine d’années.
Ensemble, ils partagent le plaisir de vivre dans un environnement naturel et calme. Denis Ruelle est bien engagé dans un conseil d’administration et dans un comité régional de développement agricole mais c’est bien sur l’exploitation qu’il est le plus heureux.
Quatre générations se sont succédé aux commandes de la ferme familiale à Gommerville. Impossible pour Sébastien Lucas de ne pas s’inscrire dans la tradition. Conserver l’exploitation et les bâtiments dans la famille a toujours été une évidence. Cette volonté s’est accompagnée de choix, comme celui de travailler en partie à l’extérieur pour assurer des revenus suffisants. Pendant une vingtaine d’années, il a été employé par Cofiroute puis Vinci au péage de Saint-Arnoult-les-Yvelines. Il travaillait à temps partiel avec des horaires aménageables qui lui permettaient ainsi d’assurer les travaux de la ferme, y compris sur des périodes longues comme pendant les moissons et les semis.
A 40 ans, il a décidé de se consacrer pleinement à l’agriculture en s’appuyant sur le développement d’un projet de diversification. En 2019, il a créé Pasteole : une gamme variée de pâtes alimentaires produites sur place avec le blé dur cultivé sur ses terres, qui par ailleurs représente 5% des récoltes. Il cultive aussi du blé, de l’orge et aussi bien d’autres céréales comme le sarrazin, les pois chiches, les lentilles, la cameline, la luzerne et la carotte porte-graine… L’expérimentation est source d’enrichissement et d’apprentissage pour l’agriculteur toujours curieux.
Son épouse, Maud, l’a rejoint récemment sur l’activité de diversification pour gérer la commercialisation, les livraisons, l’administratif et la communication. Avec une famille présente, souvent venue en renfort, Sébastien se réjouit de maintenir en vie l’héritage familial. Et réciproquement.
Bernard Bigeault est né en 1959 dans la ferme familiale à Champrond-le-Gâtine, au lieu-dit du Bois-Landry Beaudoux. S’il a grandi au rythme des saisons dans les champs avec les vaches laitières en pâture, il a pourtant rêvé un temps de pisciculture. Il a d’ailleurs suivi une formation diplômante à Guérande.
À défaut de trouver un emploi dans le secteur, à 21 ans, lui et son père créent un GAEC (Groupement agricole d’exploitation en commun) pour travailler ensemble sur la ferme. Amoureux des animaux, Bernard a très vite eu à cœur de développer l’activité d’élevage tout en maintenant les cultures céréalières. De 20 vaches normandes, le cheptel est passé à 40 têtes. En 1988, son frère Franck a rejoint le GAEC. Douze ans plus tard, c’est au tour d’Yvan Guyon, un voisin, d’intégrer l’équipe d’associés.
Désormais, l’exploitation s’étend sur 375 ha (je trouve la notion d’ha pas déconnante ici) et compte 100 vaches laitières qui produisent chaque jour près de 2000 litres de lait, destinés en totalité à la laiterie Bel.
Aujourd’hui, la production laitière représente 50% du chiffres d’affaires. Les 50% restants sont assurés par les cultures de maïs, trèfle, pois, avoine, luzerne, escourgeon, blé, colza, fèveroles… La culture dérobée favorise cette polyculture dont les récoltes, pour une partie, permettent l’autonomie dans l’alimentation des vaches.
L’agrandissement au fil des années de l’exploitation a nécessité des aménagements. C’est pourquoi, il y a cinq ans, d’important travaux ont été entrepris et de nouveaux bâtiments sur pilotis construits. Toujours dans un esprit d’équipe constructif, le GAEC a évolué pour assurer son avenir.
Sur la commune de Gallardon, à Baglainval précisément, Cyril Coudray, cultive les terres de l’exploitation familiale depuis trois ans. En réalité, il a toujours travaillé à la ferme, mais pendant quinze ans essentiellement les week-ends, durant les périodes de travaux et les moissons.
Déjà sur les bancs de l’école communale, Cyril savait qu’il voulait être agriculteur. Après le collège à Gallardon, il entre au lycée de la Saussaye, où il a obtenu un bac professionnel Gestion exploitation agricole. Encouragé par son père, même s’il sait qu’il exploitera un jour la ferme, il entame une expérience professionnelle hors champs. Tout d’abord pour le syndicat des ordures ménagères de Rambouillet, puis pour l’usine de compostage de boues sur le site de la station d’épuration de Gazeran.
Contrairement au travail à la ferme qu’il sait solitaire, exercer des métiers à l’extérieur de la ferme lui a permis de multiplier les rencontres, de diversifier ses approches humaines et de s’enrichir de ces expériences croisées, bien différentes des profils agricoles.
Avec six semaines de congés d’été, il était toujours possible pour lui de répondre présent pour la moisson. Pour rien au monde, il ne l’aurait manquée. Être présent pour aider son père, cela a toujours été une évidence. Optimistes et bienveillants, le père et le fils se sont toujours accordés, sans ombrage.
Aujourd’hui, Cyril gère seul l’exploitation, même si son père n’est, à son tour, jamais avare de son temps pour lui donner la main.
Cyril cultive exclusivement du blé, de l’orge et du colza dans les règles de l’art d’une agriculture de qualité.
Benjamin Colas allie tradition et innovation. Pour lui être agriculteur, c’est entreprendre. L’un ne va pas sans l’autre, c’est d’abord une question de survie (un peu too much ?) mais surtout une immense source de satisfaction.
Après ses études, à 21 ans, il a repris l’exploitation de son grand-père maternel à Chartainvilliers. L’exploitation, de taille moyenne, ne l’occupant pas à temps plein, il a travaillé en dehors afin de générer de la trésorerie et investir. Il a été tour à tour taxi-ambulancier puis contrôleur qualité céréales. Quand a sonné l’heure de la retraite pour ses parents, il a repris aussi l’exploitation familiale aux Cinq Ormes, sur la commune d’Houville-la-Branche. Sur la surface que totalise les deux sites, il cultive des pommes de terre, des oignons, des fèveroles, du maïs, du tournesol…
En 2010, avec son épouse Céline, qui a alors cessé son activité de préparatrice en pharmacie, ils ont fait entrer plus de 5000 poules dans leurs prés. C’est donc environ 5000 œufs certifiés biologiques qui sortent désormais tous les jours de la ferme. Depuis trois ans, en réponse à un cahier des charges très précis, les poules sont nourries à 100% par la production céréalière de l’exploitation. La moitié de la production d’œufs est écoulée par un courtier, l’autre moitié est en vente directe.
Pour faire de l’ombre aux poules à la saison chaude, le couple a créé un verger en plantant 1400 pommiers. Aujourd’hui avec les pommes cueillies à maturité, ils produisent du jus de pommes. Tout est fait sur place jusqu’à la mise en bouteille.
Avoir des idées, se donner les moyens de les mettre en œuvre et se faire plaisir, voilà à quoi Benjamin Colas fonctionne et entend encore fonctionner.
Comme ses grands-parents, puis ses parents, Christophe Foreau a toujours su qu’il serait agriculteur. Quand il a repris l’exploitation familiale à Houx, à côté de Maintenon, pour assurer des revenus suffisants, il a dû un temps cumuler les emplois.
Pendant plusieurs années, il a fait les campagnes de pommes de terre et de betteraves dans différentes entreprises agricoles. En 2019, il a eu l’opportunité de doubler sa surface agricole. Sur la surface totale que représente l’exploitation aujourd’hui, 70% sont en propriété et le restant en location, avec pas moins de 20 propriétaires-bailleurs comme interlocuteurs !
A présent, non seulement, Christophe travaille à plein temps sur l’exploitation mais, désormais, sa compagne Bénédicte Sauger fait elle aussi partie prenante de l’activité, tout en conservant son emploi de responsable qualité dans l’industrie aéronautique. Forte de son expertise professionnelle, sur l’exploitation, elle s’occupe de l’administratif et de la négociation fournisseur. Elle est là aussi pour aider dans les champs que ce soit pour faire les labours, les déchaumages, conduire les remorques… et Christophe est là aussi quand le soir ils s’attaquent ensemble à la comptabilité. Un binôme de tous les instants dans lequel chacun valorise les compétences de l’autre.
Christophe trouve toujours le moyen de consacrer du temps à sa passion de toujours : le cyclisme. Très investi à différents niveaux dans la Fédération française de Cyclisme, il est présent comme arbitre sur toutes les compétitions en Eure-et-Loir. Il ambitionne prochainement la fonction de commissaire national Elite. Un vrai sprinter.
Directement après ses études à la Saussaye, Antoine Thiboust a commencé son activité d’agriculteur sur une des exploitations familiales à Bilheux, sur la commune de Tremblay-les-Villages. C’était en 2011.
Aujourd’hui, à 33 ans, depuis que son père a pris sa retraite en 2019, il travaille aussi sur deux autres sites : un à Fontaine-la-Guyon et un autre à Meaucé dans le Perche. Son exploitation est ainsi répartie sur trois territoires éloignés, qui implique une solide organisation dans les déplacements. Les champs sont tour à tour occupés par des cultures céréalières (blé tendre, blé dur, maïs et orge) et des cultures d’oléagineux (comme le colza et le tournesol).
Ses parents sont toujours à ses côtés, l’un pour tous les travaux des champs et l’autre pour la partie administrative. Un salarié à mi-temps complète la main d’œuvre. Curieux des nouvelles technologies et soucieux d’être économe en produits phytosanitaires, accompagné par la SCAEL, il a récemment investi dans l’outil Be Api qui lui permet grâce à une analyse très précise des sols d’ajuster finement son dosage d’engrais. Cette technique permet de répondre aux réels besoins des plantes, sans gâchis.
Sa compagne, Rozenn, suit actuellement une formation agricole qui va lui permettre bientôt de travailler elle aussi sur l’exploitation. Ensemble, ils travaillent sur un projet de diversification, pourquoi pas une culture fruitière. La réflexion est en cours car, ils en sont sûrs, engager l’exploitation dans un projet de diversification permettrait d’apporter une valeur ajoutée profitable.
Joël Siou est agriculteur à Champagne, un village en Eure-et-Loir tout près de Houdan. De ses deux filles, aucune n’avait l’intention franche de reprendre l’activité à la ferme. L’aînée s’est orientée vers le design. Quant à la cadette, Dorothée, dès le lycée, elle jette son dévolu sur l’agroalimentaire. Et finalement, de l’agroalimentaire à l’agriculture, il n’y a qu’un pas.
Quand Dorothée termine son cursus universitaire, à savoir un master en agronomie suivi d’une thèse sur la fusariose du blé, l’heure de la retraite sonne pour Joël. En 2013, à l’âge de 27 ans, Dorothée répond présente à l’offre de ses parents et décide de chausser les bottes. Un pas qu’elle ne regrette pas d’avoir franchi. Pendant deux ans, son père lui a appris le métier.
En 2015, elle a repris officiellement l’exploitation. Père et fille travaille en duo, main dans la main. Hors de question de révolutionner le rythme des cultures pour le moment. Comme depuis toujours, dans les champs de Dorothée et Joël poussent blé, orge et colza. Avec ce trio de cultures, de la moisson au semis, l’activité est intense. Le reste de l’année, le rythme est plus calme. Un rythme particulier qui a l’avantage de permettre à Dorothée de s’occuper des trois jeunes enfants qu’elle élève avec son mari Fabien.
Fabien, fils d’agriculteur aussi, a suivi une filière en chimie. Aujourd’hui, il est expert technique en produits phytosanitaires en région parisienne. Avec Fabien, Dorothée a la capacité d’échanger sur les techniques et, surtout, il a le rôle important de déterminer tout le programme de traitement des cultures : un soin privilégié apporté à chaque parcelle, ces parcelles que Dorothée et Joël aiment plus que tout arpenter ensemble.
Vanessa Voyet est agricultrice à Fains-la-Folie, sur la commune d’Éole-en-Beauce. Originaire de La Rochelle, Vanessa imaginait travailler sur l’exploitation de ses parents en Charente-Maritime.
C’était sans compter qu’elle rencontrerait son mari pendant ses études à la Roche-sur-Yon, et qu’ils choisiraient de travailler ensemble sur l’exploitation familiale de Thomas en Beauce. Ils ont travaillé une dizaine d’années sur l’exploitation avant de procéder à la reprise. Dans la continuité de leurs parents, ils cultivent maïs, blé, blé dur, blé tendre, pomme de terre flageolets et petits pois de conserve. En 2004, ils ont introduit la culture d’oignons dans leurs champs. Et en 2020, ils ont planté du lavandin, une culture qui leur permet de valoriser certains de leurs sols trop caillouteux et superficiels pour obtenir de bons rendements en céréales.
L’introduction de ces nouvelles cultures, outre assurer de nouveaux revenus, répond pleinement à leur désir d’apprendre et de se former à de nouvelles techniques. Si Vanessa gère seule la comptabilité, elle ne laisse pas sa place sur les engins agricoles, que ce soit pour les semis, les traitements ou l’irrigation.
Vanessa et Thomas forment un couple d’agriculteurs complémentaires et indépendants, ayant tous les deux les compétences d’assurer tous les travaux qu’exige le métier. Déterminée et engagée, Vanessa l’est aussi pour les autres tant dans son rôle de conseillère municipale mais aussi d’administratrice au Crédit Agricole et celui de déléguée à l’échelon local à la MSA.
Arnaud Boissière est agriculteur en Beauce, du côté de Bonneval, à Pré-Saint-Evroult précisément. En 1998, à l’âge de 23 ans, il a repris l’exploitation paternelle. Parce que les cours des céréales étaient stables et plus élevés, son père pouvait, lui, vivre de son activité.
Dès le début, Arnaud a choisi d’avoir une double activité. Pendant vingt ans, il a été chauffeur de car pour les trajets bi-quotidiens des collégiens de Voves. Cette activité salariée lui permettait de travailler dans les champs, que ce soit entre le trajet du matin et celui de fin d’après-midi, ainsi que pendant toutes les vacances scolaires.
Récemment, Arnaud a eu l’opportunité rare de pouvoir racheter du terrain et de doubler ainsi sa surface cultivable. Aujourd’hui, il se consacre pleinement à son métier d’agriculteur. Il cultive du blé tendre, du blé dur et du blé améliorant, de l’orge, du colza et un peu de maïs.
Selon les années, il loue une petite partie de ses terres pour la culture de pommes de terre. Outre les remboursements sur le foncier qui lui incombe, Arnaud a investi dans un système d’arrosage, coûteux certes, mais rassurant. Avec un tel dispositif, il est moins dépendant des aléas climatiques et assure en grande partie de taille.
À 46 ans, Arnaud assume ce choix par la passion qu’il a de son métier. Quand il n’est pas dans ses champs, ni avec sa compagne et son fils, il assouvit une autre passion : le tuba. Depuis trois décennies, il est tubiste au sein de l’Harmonie de Bonneval et, depuis 18 ans, il fait partie de l’Ensemble de cuivres et percussions de l’École de musique intercommunale Cœur de Beauce.
Au cœur du Perche, à Charbonnières, Gregory Greneche a repris l’exploitation familiale en 2003, à l’âge de 24 ans, lorsque son père a décidé de passer la main. Après son Bac pro Conduite et gestion de l’entreprise agricole, il a été aide-familial à mi-temps. Christine a été, quant à elle, secrétaire comptable dans une chaudronnerie avant de prendre la relève de sa belle-mère en 2014. Avec un cheptel de 70 vaches laitières, l’activité principale de la ferme a toujours été l’élevage de bovins. Et sur les 30ha de champs, les cultures se limitent encore au blé et au maïs. La récolte de blé assure un revenu supplémentaire. Quant à la paille elle sert de litière pour les bêtes. Le maïs par technique d’ensilage permet de produire la grande majorité de la nourriture distribuée à l’élevage et d’être ainsi plus autonome.
Pour faciliter l’installation de leur fils, dès 1999, les parents de Gregory ont choisi de développer une autre activité : l’élevage de volailles. Ils ont alors construit un poulailler de 1000m2 dans lequel sont élevées, chaque année, deux lots de 6500 dindes. En 2014, Christine et Gregory ont triplé leur capacité de production en investissant dans un autre poulailler de 2000m2.
En parallèle, ils ont installé une plateforme de compostage. Plus d’animaux sur l’exploitation veut dire plus de fumier mais sans possibilité d’épandage correspondante. La transformation du fumier en compost permet donc une valorisation des déchets. Ils commercialisent le compost en direct et via la coopérative agricole de proximité.
De A à Z, Christine et Gregory sont actifs sur toute la chaîne de production de leurs élevages de bovins et volailles. Un métier de tous les instants qu’ils aiment. Impossible de faire autrement.
Aussi loin que remonte les archives de l’état civil de la commune de Bailleau-Armenonvile, soit depuis 1821, on recense des Langlois dans la ferme des Bordes. Autant dire, que le métier d’agriculteur se transmet de génération en génération dans la famille Langlois. Thierry Langlois n’a pas fait exception.
Il s’en est fallu de peu pour qu’il fasse carrière à TF1… mais c’était sans compter sur son attachement à sa terre natale. En 1981, il chausse les bottes définitivement. Pendant une dizaine d’années, il a travaillé en binôme avec son père. En 1991, il a pris la relève à 100% et s’est alors installé dans la maison de la ferme avec Armelle, son épouse. Aux Bordes, Thierry cultive depuis toujours du blé, de l’orge et du colza.
Tous les jours, il se rend aussi du côté d’Ymonville, à Rosay, gérer une autre exploitation. Là-bas, il se consacre à la culture de pommes de terre, de betteraves et de lavandin depuis peu.
Aujourd’hui, après 40 ans de travail sur la ferme, Thierry est à un tournant de sa vie. À deux ans de transmettre l’exploitation à un de ses fils, il est heureux que la ferme reste dans la famille, satisfait de pouvoir réduire la cadence et, en même temps, déjà nostalgique de son mode de vie dans son fief.
Longtemps investi dans la vie de la commune (il a été conseiller municipal pendant 25 ans), il se consacre désormais pleinement à sa famille, à ses enfants. Bien qu’il ne s’imagine jamais trop loin des Bordes, il rêve de voyages et de moments partagés avec ses amis qui ont tant compté dans son équilibre d’homme et d’agriculteur. Tout reste possible, les uns avec les autres.
Originaire du Pas-de-Calais, Valentin Caron et Aurélien Brunet sont agriculteurs à Sandillon, dans le Loiret, dans la région agricole dite du Val. Ils se sont rencontrés dans le cadre de leur profession : Valentin travaillait sur l’exploitation familiale et Aurélien effectuait des remplacements.
La disponibilité foncière agricole manquant cruellement dans la région, il ne leur a pas été possible de s’installer dans le Nord. Soutenus par leurs familles, ils ont ouvert leur rayon de recherche. C’est pourquoi, ils se sont installés à Sandillon en 2016. Pendant deux ans, ils ont pris leurs marques sans modifier le type de cultures : blé, orge, colza et maïs. En 2019, pour conforter leurs revenus et optimiser les travaux agricoles au fil des saisons, ils ont décidé de diversifier leur production.
Désormais, en plus des céréales, ils cultivent des fraises, des asperges et des tomates cerises multicolores. L’activité maraîchère s’étend de mars à juillet avec un pic de production en avril, période à laquelle il faut néanmoins aussi semer le maïs et les tournesols. Ils vendent en direct à la ferme les asperges, et une partie des fraises. Toute la production de tomates cerises est destinée à la grande distribution. À 10 minutes seulement d’Orléans, ils sont idéalement placés pour répondre à la demande. Quand la saison des fruits et légumes est terminée, ils peuvent se consacrer pleinement aux champs. Comme ils l’avaient prévu, toute l’année, les cultures s’enchaînent les unes après les autres.
Quitter le Pas de Calais a certes été un déracinement, aujourd’hui, pourtant, leur vie est bel et bien dans le Val. Satisfait de leur diversification et du rythme de croisière qui est le leur, ils sont tout simplement heureux de profiter du fruit de leur travail.
Si devenir agriculteur comme son père était une évidence pour Clément Brillot, y parvenir n’est pas sans effort. Son père étant toujours en activité, il y a 4 ans, Clément a repris une exploitation en indivision avec son frère aîné, Romain.
Ils y cultivent des céréales comme le blé, l’orge, le colza et le blé dur. Comme à eux trois, ils n’ont pas une surface agricole suffisante pour vivre tous de leur production, les deux frères travaillent à l’extérieur. Romain est employé agricole à temps plein sur une autre exploitation. Clément, lui, exploite leurs parcelles à Orphin et il aide aussi son père sur son exploitation à Droué-sur-Drouette.
Mais, depuis plusieurs années déjà, il est aussi employé à mi-temps dans une société d’espaces verts à Saint-Léger-en-Yvelines. Il reconnaît avoir la chance d’avoir un emploi qui lui permette de respecter la saisonnalité agricole. Il peut se consacrer pleinement au travail des champs de mai à octobre.
Quand l’activité se calme, il change de casquette et rattrape tous les jours qu’il doit à son employeur. C’est la course, Clément n’arrête pas. Mais il se dit heureux. Il peut profiter de la vie et s’adonner de temps en temps, on peut dire le plus souvent possible, à son autre passion : la chasse. Certes ce n’est pas évident de tout concilier mais, à 26 ans, Clément Brillot a déjà la maturité de faire la part des choses et de veiller, dans une activité professionnelle intense, à préserver un équilibre.